Depuis plus de quinze ans, lorsque les parents italiens doivent choisir l’orientation de leurs enfants, le débat resurgit immanquablement : lycée classique ou scientifique ? La filière des « humanités », avec cinq ans d’étude du latin et du grec, est longtemps restée la voie royale pour accéder à toutes les formations universitaires. Mais, si elle permet encore de faire des études de médecine, d’économie ou d’ingénierie, sa primauté est désormais fortement remise en cause.
C’est dans le cadre de cette controverse récurrente que s’inscrit le livre de Lucio Russo, unanimement salué par la presse transalpine. Mathématicien, philologue et historien des sciences, intellectuel admiré, voire adulé par de nombreux universitaires, Russo s’exprime ici en faveur d’un retour à la culture humaniste. Mais attention, les raisons qu’il invoque « n’ont rien à voir avec la nostalgie ou le passéisme », précise Luigi Ripamonti dans le quotidien
Corriere della sera.
Si Russo s’attarde longuement sur les humanités (de la musique à la philosophie, du droit à la littérature), « c’est parce que notre façon de penser ne peut être dissociée...