Publié dans le magazine Books n° 44, juin 2013. Par Bernard Granger.
Très bien classé dans les comparaisons internationales au regard de certains critères, le système de santé français souffre néanmoins d’archaïsmes. Il gagnerait à s’inspirer de traits méconnus du régime américain, comme la règle du tiers payant et l’incitation à l’innovation sur le terrain.
Victor Rodwin est professeur de politique et de gestion de la santé à l’université de New York. Il a publié de nombreux travaux comparatifs sur les systèmes de santé. Il est régulièrement consulté par les autorités françaises en la matière.
Vous avez publié voici trois ans, avec Didier Tabuteau, À la santé de l’Oncle Sam. Qu’est-ce qui vous a amené à engager cette réflexion à deux ?
Nous étions l’un et l’autre étonnés par le manque de connaissances, des deux côtés de l’Atlantique, sur les différences qui marquent nos systèmes de santé. On croit le plus souvent que le régime français est collectif et public, tandis que le dispositif américain serait fondamentalement individualiste et privé. Or c’est souvent le contraire !
Une célèbre étude de l’OMS publiée en 2000 plaçait la France au premier rang des systèmes de santé et les États-Unis à la 37e place. Que faut-il en penser, avec le recul du temps ?
Beaucoup de choses ont changé depuis, mais revenir sur cette é...