L’ombre du vice-président
Publié le 15 février 2019. Par La rédaction de Books.
Dick Cheney, vice président des États-Unis le 11 septembre 2001 / The U.S. National Archives
Dans Vice, le réalisateur Adam McKay brosse un portrait féroce de Dick Cheney, qui fut vice-président des États-Unis sous George W. Bush.
Cheney, ainsi que Joe Biden (binôme de Barack Obama) et Walter Mondale (binôme de Jimmy Carter), ont contribué à transformer la fonction, souligne le journaliste politique Jules Witcover dans The American Vice-Presidency. « Que se passe-t-il quand un vice-président amasse tant de pouvoir qu’il en vient à diriger une sorte de gouvernement bis sans avoir de compte à rendre à personne ? », demande Mondale à propos de Cheney.
Honorifique
Pendant la plupart de l’histoire des États-Unis, rappelle Witcover, les vice-présidents ont eu un rôle essentiellement honorifique. « Je ne suis rien », se lamentait ainsi John Adams, le premier vice-président du pays. Selon la Constitution, le vice-président a pour mission de présider le Sénat, mais sans prendre part aux votes, et, en cas de décès ou d’incapacité du président, de prendre sa succession.
À l’origine, la vice-présidence revenait au candidat à la Maison Blanche arrivé en deuxième position. Mais avoir un président et un second de deux bords différents a parfois créé des problèmes. En 1804, la Constitution est révisée et les grands électeurs élisent désormais indépendamment le président et le vice-président. En pratique, cela a conduit le candidat à la Maison Blanche à former un ticket avec quelqu’un d’autre.
Succession
Mais l’importance du vice-président semblait jusqu’au milieu du XXe siècle si minime que même son rôle de successeur légitime n’était pas assuré. L’exécutif reste ainsi sans tête pendant que des présidents victimes de tentatives d’assassinat agonisent. Huit jours pour William McKinley en 1901 et trois mois pour James Garfield en 1881. Il faudra attendre 1967 et l’adoption du 25e amendement pour que sa fonction de successeur soit clarifiée, ainsi que sa propre succession.
À lire aussi dans Books : L’obsession du biographe de Lyndon B. Johnson, mars 2013.