Une philosophie du Viagra
Publié dans le magazine Books n° 28, décembre 2011 - janvier 2012.
Plus d’une décennie après la mise sur le marché de la petite pilule bleue, le philosophe allemand Thorsten Botz-Bornstein a fait plancher quinze de ses confrères sur « les questions philosophiques classiques que soulève le Viagra », rapporte la Chronicle of Higher Education. Facilite-t-il le désir ou le crée- t-il ?
Plus d’une décennie après la mise sur le marché de la petite pilule bleue, le philosophe allemand Thorsten Botz-Bornstein a fait plancher quinze de ses confrères sur « les questions philosophiques classiques que soulève le Viagra », rapporte la Chronicle of Higher Education. Facilite-t-il le désir ou le crée- t-il ? Détourne-t-il la médecine de sa fonction première ? Pour Botz-Bornstein, le Viagra est en tout cas emblématique d’« une société capitaliste persuadée que tout médicament efficace et approuvé par l’État est synonyme de progrès et de bonheur accru ». Pour autant, les maîtres de la philosophie antique auraient-ils rechigné à goûter le remède miracle ? L’un des auteurs affirme que si aucun « vrai stoïcien » n’aurait approuvé le principe du Viagra – « Comme il est réconfortant d’en avoir fini avec ses appétits ! », s’exclamait Sénèque à propos de sa virilité déclinante –, chez Aristote, « la curiosité l’aurait emporté ».