Entretien
Raymond Pernet : « Un tiers des “surdoués” sont en échec scolaire »
Publié dans le magazine Books n° 56, juillet-août 2014. Par Olivier Postel-Vinay.
Près de 1 % des enfants conjuguent précocité intellectuelle et difficultés à l’école. Rarement diagnostiqués, ils vivent avec leurs familles un cauchemar lourd de conséquences : baisse de motivation, perte d’estime de soi, phobie scolaire, dépression, addictions, etc. Il est indispensable de les dépister très tôt, par des tests de QI mais aussi en procédant à une évaluation globale de leur personnalité.
Raymond Pernet est un médecin généraliste suisse. Il est chargé de cours à la faculté de médecine de Lausanne et préside l’Association valaisanne de parents d’enfants à haut potentiel (AVPEHP).
Une catégorie souvent méconnue regroupe les enfants à haut potentiel en échec scolaire. Sont-ils nombreux ?
On considère que 2 % à 2,5 % des enfants sont « surdoués ». Seul un tiers d’entre eux s’intègre sans difficultés à l’école. D’autres sont « sous-performants », sans pour autant être exclus du système scolaire ; ils restent dans la moyenne – avec parfois des notes très contrastées. Mais un tiers environ des enfants à haut potentiel est en situation d’échec.
Pourquoi ne parviennent-ils pas à s’intégrer dans le système ?
Leur fonctionnement cognitif est différent. Ils ont une pensée en arborescence, allant dans tous les sens comme les ramifications d’un arbre, qui établissent toutes sortes de liens immédiats alors que l’apprentissage scolaire est linéaire. Ceci conduit ces enfants à des fulgurances qu’ils ne parviennent pas à expliquer. Leur réflexion les entraîne souvent bien au-delà – voire complè...
Cet article est réservé aux donateurs de Books.
Je donne tout de suite !
Déjà donné ?
Je me connecte pour en profiter