Trois femmes croisent leur destin – La « Sultane de la pensée »

Une énigme : pourquoi l'ennemie de Napoléon, la "première femme moderne", n'est-elle pas célébrée à sa juste valeur ?

Son roman le plus célèbre, Corinne, ou l’Italie, s’est mieux vendu en Europe que ceux de Walter Scott. Son De l’Allemagne soutient la comparaison avec De la démocratie en Amérique, de Tocqueville, publié vingt ans plus tard. Il fut édité à Londres, parce que Napoléon l’avait fait pilonner en France. Mme de Staël eut d’innombrables amants, mais connut un amour durable avec Benjamin Constant, rencontré en route pour Coppet, au bord du lac Léman, où elle vécut en exil. Elle y accueillit aussi Byron, lui-même exilé après un scandale. « Elle écrit des octavos et parle en folios », écrit-il. En visite en Angleterre en 1793 – son premier exil –, elle épate un jeune médecin de campagne : « Cette Staël est un génie, une femme extraordinaire et excentrique dans tout ce qu’elle dit ou fait. Elle ne dort que quelques heures, et le reste du temps est furieusement active, sans interruption. Quand on la coiffe, pendant qu’elle prend son petit déjeuner, un bon tiers de la journée, elle écrit. Elle n’...

LE LIVRE
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Mme de Staël. La première femme moderne de Trois femmes croisent leur destin – La « Sultane de la pensée », Atlas & Co

ARTICLE ISSU DU N°7

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