Traduction manquante – Le révérend qui révérait l’islam
Publié dans le magazine Books n° 53, avril 2014.
L’un des chantres de la grandeur intellectuelle du monde arabe est un pasteur anglican au nom charmant, le révérend De Lacy Evans O’Leary. Ce fervent orientaliste, disparu en 1957, était notamment un spécialiste de la rencontre Orient-Occident survenue, au VIIIe siècle de notre ère, grâce au « grand mouvement de traduction ».
« Il y a une analogie entre les civilisations et les maladies infectieuses », écrit le révérend. Sauf que la contamination intellectuelle ne se fait pas via les microbes, mais les traductions. Le « mouvement » démarre avec celles de livres de médecine grecque en gréco-syriaque, puis se nourrit de la passion arabe pour la géométrie, l’astrologie et la technologie en général. Les voies de transmission sont nombreuses et diverses, certaines œuvres passant de la Grèce à l’Inde, dans le sillage d’Alexandre, avant de revenir en Occident via Bagdad. Cela ne cessera que lorsque tout, ou presque,...