Thierry Lepercq : « Un seul avenir possible : l’hydrogène »
Publié dans le magazine Books n° 0105, mars 2020.
En France, la ressource éolienne n’est pas bonne : les régimes de vent à terre et les côtes se prêtent mal à l’offshore. L’éolien a un bel avenir, mais hors de France, et pour fabriquer de l’hydrogène, appelé à remplacer le pétrole.
Thierry Lepercq a été directeur général adjoint d’Engie, où il était chargé de la recherche et technologie et de l’innovation. Il a fondé la société Soladvent.
L'avenir de l’éolien, c’est l’hydrogène, écrivez-vous. Comment cela ?
L’éolien et le solaire ont deux limites. Premièrement, ce sont des énergies électriques. Or l’électricité ne représente que 20 % de notre consommation énergétique. Pour l’industrie, le chauffage et les transports, on recourt plutôt à d’autres sources d’énergie. En outre, l’électricité est difficile à transporter et à stocker. Deuxièmement, ce sont des sources d’énergie variables. Or la sécurité d’approvisionnement exige de disposer d’énergies pilotables en fonction de la demande. La production d’hydrogène par électrolyse de l’eau – pour autant qu’elle soit économique – permet de répondre à ces problèmes : on peut dès lors disposer d’une énergie universelle, transportable et stockable, à même de se substituer aux combustibles fossiles dans tous leurs usages, en réutilisant les infrastructures existantes.
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