Syndicat
Publié le 17 juin 2016. Par La rédaction de Books.
Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a rencontré la ministre du Travail Myriam El Khomri aujourd’hui. C’est la première fois, en trois mois de contestation, que le représentant syndical était reçu. Les syndicats n’ont pas toujours été liés au monde du travail. Ce n’est qu’en 1730 que le mot syndicat est défini comme une « association qui a pour objet la défense d’intérêts professionnels», souligne Pierre Jaccard dans son Histoire sociale du travail.
Il est un dérivé du latin « syndicus », lui-même hérité du grec. Pour les Grecs, concrètement, le syndicat avait un rôle de défense, il devait assister les citoyens en justice. Les Romains font sortir ce représentant du tribunal pour lui donner un rôle plus politique. Il est chargé de défendre les intérêts d’une communauté (souvent une ville) face à un pouvoir supérieur.
Le syndicat apparait en français sous l’orthographe « scindicat » au début du XVe siècle, souligne Anne-Marie Hetzel dans « Quand les dictionnaires parlent du syndicat ». Il signifie alors « critique, jugement », sens aujourd’hui complètement perdu. En 1477, il a perdu son premier « c » pour se faire « sindicat » et gagné une autre signification, celle de fonction de syndic, c’est-à-dire une personne chargée de gérer les affaires, les intérêts communs d’une collectivité, souvent la paroisse. Un ancêtre du maire. En 1514, le syndicat s’approche de son sens moderne, en désignant une « association qui a pour objet la défense d’intérêts communs ». Il entre peu à peu dans le monde du travail, jusqu’à pénétrer la sphère ouvrière. En 1730, le procureur du roi de Montpellier accuse les « dévoirants » d’avoir « entrepris de faire un syndicat entre eux » dans le but de « défendre à certains compagnons de travailler dans certaines boutiques » contre le « corps des maîtres menuisiers et charpentiers », note Pierre Jaccard