Suis-je vraiment coupable ?

Punir les crimes suppose que nous soyons libres et donc responsables. Mais alors, puisque les neurosciences démontrent que le moi n’est qu’une illusion, faut-il renoncer aux châtiments ?

Êtes-vous habitué aux livres qui développent de grandes thèses ? Si c’est le cas, Le Libre Arbitre et la Science du cerveau pourrait vous surprendre : il s’achève comme il a commencé, sur une interrogation. Mais c’est précisément la reformulation par Michael Gazzaniga de la grande et antique question « Sommes-nous libres ou déterminés ? » qui rend son ouvrage si stimulant. La vie moderne, avec son droit, ses échanges commerciaux et sa morale ordinaire, est fondée sur l’idée que nous sommes libres. Les meurtriers vont en prison parce qu’ils ont délibérément tué ; notre travail ne relève pas de l’esclavage parce que nous pouvons démis­sionner ; nos enfants sont punis quand ils trichent à l’école parce qu’ils pourraient plutôt étudier correctement, etc. Mais cette foi en l’autonomie est sans cesse minée par le déterminisme scientifique, comme l’explique de manière convaincante Gazzaniga. Il est heureusement inutile de s’inquiéter, rassure-t-il, parce que la vieille question de savoir si nous sommes libres ou déterminés est la mauvaise question. La vraie est plutôt : qui est...
LE LIVRE
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Le Libre Arbitre et la Science du cerveau de Suis-je vraiment coupable ?, Odile Jacob

ARTICLE ISSU DU N°43

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