Simplifier la fiscalité ou mourir
Publié dans le magazine Books n° 27, novembre 2011.
« Vito Tanzi est connu pour être un faucon en matière fiscale, prévient Samuel Brittan dans le Financial Times. Cela signifie qu’il est hostile à la fois à un niveau élevé de dépenses publiques et au financement de l’économie par le déficit. » Après avoir examiné l’évolution sur le long terme des économies de plusieurs pays développés, il défend un point de vue libéral assez classique, estimant que « la réduction des inégalités de revenus ne peut être l’objectif principal d’une politique économique », aussi importante soit-elle…
« Vito Tanzi est connu pour être un faucon en matière fiscale, prévient Samuel Brittan dans le Financial Times. Cela signifie qu’il est hostile à la fois à un niveau élevé de dépenses publiques et au financement de l’économie par le déficit. » Après avoir examiné l’évolution sur le long terme des économies de plusieurs pays développés, il défend un point de vue libéral assez classique, estimant que « la réduction des inégalités de revenus ne peut être l’objectif principal d’une politique économique », aussi importante soit-elle. Néanmoins, Tanzi « ne croit en aucun cas que les marchés puissent se gouverner eux-mêmes » et « aimerait que les autorités politiques se focalisent moins sur l’augmentation de la dépense publique pour consacrer leurs efforts à une régulation plus forte et plus intelligente » de l’économie. Mais l’économiste ne se fait guère d’illusion et appelle à commencer par le commencement : la réforme du système fiscal américain. Tanzi est effaré par l’opacité d’un code des impôts qui compte 70 000 pages, que personne ne maîtrise vraiment, mais qui permet à certains secteurs ou certaines entreprises de bénéficier de millions de dollars d’avantages, en toute discrétion. L’organisation des économies modernes a atteint un tel degré de complexité, d’une manière générale, que le phénomène pourrait « avoir raison de notre civilisation », rapporte Brittan. Soit parce que les plus nantis en profiteront pour s’emparer de l’État. Soit parce que les populistes réussiront à exploiter la colère du peuple. « Nous n’avons que trop vu les signes de ce type d’évolution depuis la parution du livre », ajoute Brittan.