Scholem et l’appel de la judaïté
Publié le 6 juillet 2017. Par Alexandre Levy.
George Prochnik est un universitaire et auteur reconnu. A l’Université de Jérusalem, il enseigne la littérature américaine et britannique. En français, on peut notamment lire de lui une remarquable biographie de Stefan Zweig, L’Impossible exil (2016, aux éditions Grasset). Il y plonge, au passage, dans ses propres racines de juif autrichien dont la famille a fui la persécution nazie en 1938. Dans son dernier livre, Stranger in a Strange Land, Prochnik part à la recherche des traces d’un grand penseur du judaïsme, Gershom Scholem (1897-1982).
Il n’échappera pas au lecteur que son destin, à quelques décennies près, épouse les courbes de la maturation intellectuelle de l’auteur : né aux États-Unis dans une famille mixte (son père était un juif non pratiquant), George Prochnik s’installe en Israël à l’âge de 28 ans avec sa jeune épouse et « tombe amoureux de Jérusalem », écrit The Spectator. En entremêlant les deux biographies, la sienne et celle de Scholem, en créant parfois la confusion entre le deux « je » du narrateur, le livre de Prochnik raconte aussi la « quête de sa propre identité », conclut le magazine britannique.
A lire aussi : Et si les juifs avaient inventé la modernité, Books, février 2012.