Publié dans le magazine Books n° 40, février 2013. Par Richard Davenport-Hines.
« Les travaillistes sont tellement éloignés de tout ce que j’aime : les fées, les hiboux, les fleurs des bois et les Américains. » Sélection de lettres écrites au fil du siècle par la reine Elizabeth, née en 1900, morte en 2002.
« J’aimerais beaucoup assister à la conférence du fils de Shane Leslie [cousin de Churchill] sur les soucoupes volantes », écrivait en 1955 la reine mère Elizabeth à l’un de ses courtisans. « J’adore les histoires sur ces êtres divins qui sortent de leurs engins pour parler si gentiment avec les étrangers. C’est un peu fou, et tellement amusant, et ce qui est extraordinaire aussi, c’est que les habitants de Vénus… sont si AIMABLES. »
Il arrive très souvent que les membres de la famille des Windsor ressemblent à des extraterrestres interplanétaires bavardant doucement avec des inconnus, promenant leurs sourires aimables mais impersonnels. Ils sont adulés par beaucoup, mais aussi objets de rancune de la part d’une minorité. Adressées à des correspondants allant de l’historien d’art Kenneth Clark au poète Osbert Sitwell, en passant par ses beaux-parents, ses filles et son fils aîné, les lettres choisies de la reine mère – rassemblées par son biographe officiel, Wiliam Shawcross – sont rarement ennuyeuses, mêmes si elles manquent d’éclat littéraire.
Lady Elizabeth Bowes-Lyon vit une jeunesse agréable et protégée dans les manoirs de campagne de son père :...