Révolution flaubertienne

« Pour comprendre à quel point L’Éducation sentimentale de Flaubert est révolutionnaire, inutile de lire le livre. Il suffit de le regarder », s’amuse le critique Andreas Isenschmid dans le Zeit.
Jamais jusqu’ici un roman n’avait comporté tant de paragraphes si courts : deux lignes souvent, voire une seule, parfois composée d’une seule phrase elle-même fort courte (songeons au célébrissime « Il voyagea »). Outre-Rhin, l’ouvrage jouit depuis longtemps d’une grande réputation.
Pour le regretté théoricien de la littérature Hugo Friedrich, aucun autre roman français du xixe siècle n’était si « travaillé » ni ne proposait « un style plus pur ». « Des esprits aussi différents que Hofmann­sthal et Kafka le portaient aux nues », rappelle Andreas Isenschmid, qui se réjouit de la parution d’une nouvelle traduction à la hauteur du perfectionnisme de Flaubert : signée de l’Autrichienne Elisabeth Edl, « elle rend justice à son obsession de la précision et du rythme », ­souligne-t-il.
Si l’on y ajoute une postface de 70 pages qui constitue « une brillante monographie en soi » et 150 pages de notes, ce ­volume n’a...

LE LIVRE
LE LIVRE

L’Éducation sentimentale. Histoire d’un jeune homme de Gustave Flaubert, Hanser Verlag, 2020

ARTICLE ISSU DU N°115

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