Le pouvoir des larmes
Publié en janvier 2020. Par Amandine Meunier.
Les pleurs avec lesquels nous exprimons joie, colère, douleur et tristesse ne sont qu’un type de larmes parmi d’autres. Outres ces « larmes émotionnelles », nous produisons en permanence des larmes basales pour lubrifier nos yeux et nous laissons parfois échapper des larmes réflexes pour éliminer les substances irritantes de la surface de la cornée (fumée, poussière, etc.). Mais le liquide lacrymal sécrété en réaction à une émotion est particulier : il est plus riche en protéines. Cela rend ces larmes plus visqueuses et tend à les faire couler plus lentement sur le visage. « Ce qui veut dire qu’il y a plus de chance que quelqu’un remarque que vous pleurez. Et le message que vous transmettez, quel qu’il soit, soit reçu », affirme la poétesse américaine Heather Christle dans le magazine en ligne Bustle.
La poésie des pleurs
Avec The Crying Book, son premier livre de non-fiction, Christle projetait de dessiner la carte de tous les endroits où elle avait versé des larmes. Mais après cinq ans de recherches, le résultat est « étonnant » et forme « une constellation de poèmes en prose qui sondent les profondeurs des pleurs », assure la critique Sophia Stewart dans la Los Angeles Review of Books. Christle associe son exploration de la biologie et de la signification sociale des larmes à ses propres expériences du deuil, de la dépression et de la maternité, le tout composant, selon Kirkus Reviews, « une méditation étonnamment optimiste ».
À lire aussi dans Books: La curieuse alchimie du deuil, avril 2011.