Louis Armstrong enfin réhabilité
Publié dans le magazine Books n° 12, mars-avril 2010.
On a reproché à « Satchmo » son côté « bon Noir » et son goût de la facilité. La biographie de Terry Teachout, Pops, lui rend justice.
En 1964, l’Amérique danse au rythme d’Hello Dolly. Voix rauque et trompette virtuose, Louis Armstrong balaie les Beatles de la tête du hit-parade : « C’est le dernier single de jazz à avoir été numéro 1 aux États-Unis », rappelle Terry Teachout. Influent critique du Wall Street Journal, il est l’auteur d’un livre qu’une bonne partie de la presse anglo-saxonne salue comme la première biographie de référence sur ce géant du jazz qu’était Armstrong. Pourquoi aura-t-il fallu attendre près de quarante ans après la mort de celui qu’on surnommait « Satchmo » ou « Pops » pour voir publié un tel ouvrage ? Parce la « figure publique » d’Armstrong a longtemps dérangé par son attitude « trop amusante, trop populaire, trop servile », suggère David Margolick dans le New York Times.
La carrière d’Armstrong a basculé à la fin des années 1920. Durant la décennie précédente, le jeune trompettiste avait bouleversé avec ses solos éblouissants. Bientôt, il «&...