Livres oubliés – Ne rien léguer à ses enfants

Andrew Carnegie, l’homme le plus riche du monde à la fin du XIXe siècle n’avait rien d’un béni-oui-oui. Son argent, il l’avait gagné sans trop de scrupules envers ses concurrents comme envers les ouvriers de ses aciéries, sur lesquels il avait fait tirer lors d’une grève. Mais il faisait ce constat plein de fair-play: « Ma fortune est moins le produit de mes capacités propres à exploiter des circonstances données que celui de la société qui a suscité lesdites circonstances », écrit-il dans « L’évangile de la richesse », article publié en 1889. La difficulté est de « restituer sa fortune à la société ». Pas question de simplement le léguer aux enfants : c’est le meilleur moyen d’en faire des mauviettes blasées et inadaptées. « Plutôt transmettre à mon fils une malédiction que le tout-puissant dollar. » Pas question non plus de laisser à l’État, corrompu et incompétent, le soin de « redistribuer » les lingots durement gagnés ; ni de céder à la facilité des « donations indiscriminées », la bienfaisance tous azimuts. Non : il faut s’atteler à la tâche soi-même, de son vivant, avec l’énergie et la compétence...
LE LIVRE
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L’Évangile de la richesse, Signet Classics

ARTICLE ISSU DU N°56

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