Publié dans le magazine Books n° 72, janvier 2016.
En décembre 1937, les troupes japonaises s’emparent de la ville de Nankin. Suivent six semaines de massacres. Un jeune dessinateur sino-américain retrace dans une BD captivante cette page sombre de la Seconde Guerre mondiale, que les Japonais refusent toujours d’assumer.
Le 7 juillet 1937, la seconde guerre sino-japonaise était déclarée, opposant la République populaire de Chine à l’empire du Japon. Après une violente bataille à Shanghai, l’armée impériale nipponne se dirigea vers Nankin, alors la capitale, et s’en empara le 13 décembre. Les jours précédant la prise de la ville, les officiers avaient fui, abandonnant leurs soldats sans leur donner l’ordre de battre en retraite. Dans la guerre d’usure qui opposait la Chine au Japon, Jiang Jieshi (Tchang Kaï-chek) et le Guomindang avaient décidé de sacrifier la capitale.
Le massacre de Nankin a duré six semaines : crimes de guerre, viols, tortures, exécutions de masse. Quelque 300 000 Chinois, civils et prisonniers de guerre, y ont perdu la vie. « La Chine a passé huit ans sous occupation japonaise, explique le dessinateur Ethan Young dans un texte publié par le magazine américain en ligne
Paste. Pourtant, dans les manuels d’histoire occidentaux, sa contribution à la Seconde Guerre mondiale aux côtés des Alliés est reléguée à quelques notes de bas de page. »
Quand l’empire du Japon capitula en 1945, les archives militaires concernant les massacres furent...