Les veines sanglantes du Guatemala
Publié dans le magazine Books n° 7, juillet-août 2009.
L’écrivain guatémaltèque Marco Antonio Flores est l’un des plus célébrés en Amérique centrale. Son roman Los compañeros (« Les camarades »), publié en 1976 au Mexique, est considéré comme un chef-d’œuvre de la littérature hispanophone. Le récit, cru et polémique, est celui des parcours chaotiques, entre sexe, violence et alcool, de jeunes révolutionnaires happés par la sanglante lucha armada guatémaltèque, cette guerre civile qui déchira le pays de 1960 à 1996.
Manifeste du nouveau roman au Guatemala, « Les camarades » élève l’insolence profane du langage des rues et du langage des armes au rang de littérature, et transcrit d’un verbe viscéral la brutalité de cette période noire du pays. A l’occasion de la traduction du roman au Royaume-Uni, la journaliste mexicaine Georgina Jiménez relève dans la Latin American Review of Books que, l’année de sa parution, 20 000 exemplaires en ont été vendus. Il « a été décrit par la critique comme un anti-roman idéologique et, à ce titre, il s’est attiré les foudres tant du régime militaire guatémaltèque que de...
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