Les fausses griffes de Maman tigre

Si les enfants d’origine chinoise réussissent mieux à l’école que ceux de la bonne société blanche et envahissent les universités, c’est qu’ils ont été élevés à la dure, dans la plus pure tradition. Le vibrant plaidoyer d’une Américaine d’origine chinoise pour ce mode d’éducation a déclenché un tsunami. Mais ce débat en cache un autre.

Nous autres, Chinois, serions-nous le pire peuple au monde ? Les êtres les plus déplaisants, les plus bornés, capables d’une compétitivité de robots et d’une excellence scolaire terrifiante ? La tempête médiatique déclenchée par le livre d’Amy Chua incite à le penser. « Pourquoi les mères chinoises sont les meilleures », a titré le Wall Street Journal en publiant un extrait de l’ouvrage. Au cas où vous ne l’auriez pas encore lue, je livre la recette de Chua pour avoir des enfants qui réussissent :

« Voici un certain nombre de choses que mes filles, Sophia et Louisa, n’ont jamais eu le droit de faire : – passer la nuit chez une copine ; – aller jouer chez une amie ; – tenir un rôle dans un spectacle scolaire ; – se plaindre de n’avoir aucun rôle dans un spectacle scolaire ; – regarder la télévision ou jouer à des jeux vidéo ; – choisir elles-mêmes leurs activités extrascolaires ; – obtenir une appréciation inférieure à “très bien” ; – ne pas être les premières en classe, dans une discipline autre que le sport ou le théâtre ; – jouer d’un instrument...

LE LIVRE
LE LIVRE

Hymne de bataille d’une mère tigre de Les fausses griffes de Maman tigre, Penguin

ARTICLE ISSU DU N°24

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