Entretien
Rosario Ortega Ruiz : « L’enfant harceleur reflète la société »
Publié dans le magazine Books n° 56, juillet-août 2014. Par Suzi Vieira.
Le harcèlement scolaire touche une part significative des élèves. Le profil de l’agresseur : un esprit plus ou moins machiavélique, qui témoigne de peu d’empathie envers les autres, d’une certaine autocomplaisance et d’un manque de discernement moral.
Rosario Ortega Ruiz dirige le département de psychologie de l’université de Cordoue. Elle est l’un des membres fondateurs, avec les sociologues français Catherine Blaya et Éric Debarbieux, de l’Observatoire international de la violence à l’école, dont elle assure actuellement la vice-présidence.
En quoi le « harcèlement » scolaire se distingue-t-il d’un simple conflit, d’une bagarre ou des petites moqueries qui se produisent dans toutes les cours de récréation ?
Le harcèlement est un processus de persécution, d’intimidation, de maltraitance, physique ou verbale, d’exclusion sociale, qui se répète et n’a pas de justification apparente. Il s’agit d’une violence exercée sur une victime en position de faiblesse, qui ne peut se défendre.
Le harcèlement, c’est l’une de ses caractéristiques majeures, repose sur un abus de pouvoir et fonde un mode de relation pervers, fait de domination et de soumission. Il ne s’agit pas d’une bagarre ou d’une dispute entre deux enfants de force égale. C’est en cela qu’il est différent d’un « simple »...
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