Avec la publication de son nouveau livre,
Sérotonine, Michel Houellebecq conforte sa réputation de prophète de malheur. En 2001, son roman
Plateforme, qui s’achève sur un attentat islamiste dans une station balnéaire thaïlandaise, est paru quelques semaines avant les attentats du 11-Septembre. En 2015, la publication de
Soumission, qui évoque l’arrivée au pouvoir d’un parti islamiste en France, a coïncidé avec le sanglant attentat perpétré contre la rédaction de
Charlie Hebdo.
Avec
Sérotonine, l’écrivain français le plus connu depuis Albert Camus et Simone de Beauvoir livre de nouveau un best-seller qui fait l’admiration de la critique. Mais ce n’est pas tout. Houellebecq semble avoir une fois de plus engagé l’air du temps pour faire la publicité de son livre, anticipant cette fois le mouvement des gilets jaunes. Bien que le romancier n’ait pas, contrairement à d’autres figures de la droite, pris fait et cause pour le mouvement, il passe pour en être le « prophète »(1). Ce lien renforce son statut d’« icône de l’extrême droite » en France, pour...