Le sexe explique le monde
Publié dans le magazine Books n° 2, janvier - février 2009. Par Michael Jeismann.
L’histoire est influencée par le regard que les sociétés portent sur la sexualité, tour à tour refoulée, détournée ou exaltée.
Photo Leopold Emil Reutlinger, circa 1890
Nous n’avons pas réussi à mettre de la culture dans la libido, soupirait Sigmund Freud dans ses Essais sur la théorie sexuelle (1). Freud était frustré. Parce qu’il ne pouvait se résoudre à considérer l’amour physique simplement comme naturel, parce qu’il trouvait l’acte lui-même fâcheusement repoussant et parce qu’il déplorait l’origine sociale des interdits. Il estimait qu’avec l’amour physique, on en faisait tantôt trop, tantôt pas assez. Et que les conséquences étaient catastrophiques pour l’homme et pour la femme. Un sacré bazar !
Dieu sait que les tentatives n’ont pourtant pas manqué pour hisser l’instinct sexuel jusqu’aux sphères de l’art et de la liberté. Le Kama Sutra, par exemple, souvent méconnu et présenté comme un curieux bric-à-brac de positions amoureuses acrobatiques, est en réalité un guide approfondi pour réussir sa vie (2). Réussite à laquelle participe une sexualité épanouie : l’art d’aimer comme aboutissement de l’art de vivre. Dans ce recueil, le corps et la sexualité ne sont pas vus comme un poids ; ils sont au contraire la clef...
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