« Eulálio d’Assumpção, aristocrate ruiné de Copacabana, issu de la
grande bourgeoisie des fazendas de l’intérieur brésilien, gît sur un
lit d’hôpital. Il a 100 ans. Au soir de sa vie, le vieillard loquace
monologue avec une infirmière muette, dépositaire improvisée de ses
Mémoires. »
Voilà comment l’écrivain carioca Reinaldo Moraes résume, dans le
Jornal
do Brasil,
Leite derramado (« Lait renversé »), le quatrième roman du
célèbre chanteur Chico Buarque. Une semaine à peine après sa parution,
le livre se classait déjà en tête des ventes du pays, et toute la
presse y voit le bestseller de l’année 2009.
Car « lire ce livre, c’est tenir le Brésil tout entier dans ses mains
», s’enthousiasme Moraes : la saga familiale contée par Eulálio met en
scène l’histoire moderne du pays. Au gré des divagations de cet esprit
sénile, marqué par un atavisme esclavagiste, on traverse la royauté et
l’empire, la république et la dictature. En croisant de savoureux
personnages : l’arrière-arrière-petit-fils d’Eulálio, trafiquant de
drogue...