Le renouveau des lettres tibétaines
Publié en janvier 2009.
« Une toute nouvelle forme de littérature tibétaine » a émergé ces deux dernières décennies, analyse George Fitzherbert dans le Times Literary Supplement. Un phénomène « d’une importance considérable pour l’histoire culturelle de ce pays ».
« Une toute nouvelle forme de littérature tibétaine » a émergé ces deux dernières décennies, analyse George Fitzherbert dans le Times Literary Supplement. Un phénomène « d’une importance considérable pour l’histoire culturelle de ce pays ». Car au Tibet, même l’illettré a de la considération pour l’écrit. Attitude qui vient de la vénération des livres sacrés et qui s’est perpétuée. Cette culture ne signifie pas que la production littéraire tibétaine soit toujours accessible au lecteur. Fitzherbert souligne à quel point l’écriture a été influencée, des siècles durant, par le Kavyadarsa du brahmane Dandin, un traité sanskrit d’art poétique prescrivant « un style ornemental et obscurément rhétorique ». Influence dont semblent aujourd’hui se détacher les auteurs tibétains. Modern Tibetan Literature and Social Change, un ouvrage collectif de spécialistes, montre les évolutions de la production récente. «Depuis les premiers exemples de réalisme soviétique à la tibétaine, au début des années 1980, jusqu’aux vers libres de Dondrub Gyal, dont le suicide en 1985 lui valut un statut culte parmi de nombreux jeunes », les analyses évoquent notamment les changements dans la représentation de la religion. Celle-ci, égratignée dans les années 1980, réapparaît dans les livres sous un jour plus positif dans les années 1990. De pair avec la notion, discutée et politiquement sensible, d’identité tibétaine.