Le pouvoir des « sorcières »
Au cours de la campagne présidentielle américaine, Hillary Clinton était une sorcière. Que ce soit pour les soutiens de Trump ou pour ceux de Bernie Sanders lors de la primaire démocrate, l’image était la même : celle de la femme dangereusement puissante qu’il faut conduire au bûcher. Au lendemain des élections, les participantes de la Marche des femmes ont retourné la prétendue insulte et ont assumé leur statut de « sorcières » défilant en robe noire et brandissant des pancartes incitant à « jeter des sorts au patriarcat ».
Dans Witches, Sluts, Feminists: Conjuring the Sex Positive, Kristen J. Sollee rappelle que « les sorcières, les femmes de mauvaise vie et les féministes incarnent le potentiel d’un pouvoir féminin et d’une liberté sexuelle et intellectuelle ». Ce potentiel reste dérangeant au XXIe siècle, au point de valoir violences et morts à de nombreuses femmes dans le monde, souligne Kim Kelly dans The Guardian. Pourtant Internet, en élargissant et organisant la communauté, a permis la résurgence actuelle de l’image de la sorcière. Et grâce à une utilisation intelligente des peurs qu’elle suscite, assure Sollee, « leur peur peut devenir notre pouvoir ».
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