Le poids des heures du sertão
Publié dans le magazine Books n° 43, mai 2013.
Originaire du Nordeste aride, Ronaldo Correia de Brito renoue avec la tragédie antique pour décrire un Brésil fantasmagorique.
« Otacílio Mendes rentra à la maison plus tôt que d’habitude. D’un pas rapide et décidé, il prit le fusil et s’enferma dans la chambre. […] Otacílio allait mourir, elle le savait. On interrompit les travaux des champs, le moulin à sucre s’arrêta de fonctionner, on éteignit le feu des marmites de mélasse. Les douze enfants revinrent de leur besogne et s’assirent autour de la table, attendant que leur père se décidât à appuyer sur la gâchette ou à venir au salon pour leur faire face. S’il n’y avait pas eu le caquètement d’une poule qui avait fait son nid derrière un vieux coffre de la chambre et voulait à présent y entrer, on aurait entendu voler les mouches. »
Le jour où Otacílio Mendes vit le soleil, du Brésilien Ronaldo Correia de Brito, est un livre sur le temps. Chacune des onze nouvelles...