Le merveilleux réalisme mexicain
Publié dans le magazine Books n° 16, octobre 2010.
Au pays de Juan Rulfo, David Toscana réinvente le réalisme magique.
« L’authenticité, en littérature, n’est pas une vertu morale mais esthétique. Est authentique celui qui narre ce qu’il connaît et connaît les limites de sa narration », écrit dans Letras libres, Rafael Lemus. Pour le critique mexicain, l’écrivain David Toscana – dont le roman Un train pour Tula vient de paraître en France aux éditions Zulma – est un exemple de cette authenticité : « Son monde est circonscrit à la région du Mexique qu’il habite et qu’il dépeint quasi à nu, tout juste parée de simplicité. De deux mots, jamais il ne choisit le plus complexe ; de deux phrases, jamais la moins vivante. »
Un train pour Tula reprend, dans ce style dépouillé, trois histoires en une : celle de Juan Capistrán, orphelin voué à une vie donquichottesque, en quête d’aventure et d’héroïsme ; celle de Froylán Gómez, désespérément amoureux d’une femme imaginaire ; et celle de Tula, ville mexicaine condamnée à mourir. « Tous les éléments du réalisme mexicain sont là : le village,...