Herberto Helder, mort l’an dernier à 84 ans, était de l'avis de beaucoup le plus grand poète portugais contemporain. Son œuvre, commencée à la fin des années 1950, compte presque une vingtaine d'ouvrages. Paru en mars à titre posthume, le recueil intitulé « Lettre ouverte » réunit trente-trois poèmes inédits, dont plusieurs témoignent de la richesse formelle et métaphorique qui faisait la marque de son œuvre. « La poésie d'Helder, note le quotidien
Público, revendique une dimension archaïque qui lui fait traverser le temps pour remonter à l’origine. » Car, pour Helder, « le poème vient du chant, et il garde la mémoire d’avoir été chanté ».
Mais si la grande majorité des critiques s’accordent pour saluer la grande qualité des poèmes publiés, certains s’interrogent tout de même sur la légitimité de cette parution posthume. « Helder n’aimait pas garder d’archives ni laisser un droit de regard aux autres sur les coulisses de son art, lit-on encore dans
Público. Il détruisait toujours les versions antérieures de ce qu’il publiait et ne conservait dans de petits cahiers manuscrits que ce qu’il...