Publié dans le magazine Books n° 23, juin 2011. Par Benoît Rittaud.
Rien ne prouve que l’homme modifie de manière sensible la température de la planète. La théorie du réchauffement climatique repose sur du sable. Les modèles climatiques sont comme les modèles financiers à prétention globale : incapables de prévoir l’avenir. En cause, les intérêts économiques et l’aveuglement du milieu scientifique.
Richard S. Lindzen est professeur de climatologie au Massachusetts Institute of Technology (MIT). Il est membre de l’Académie des sciences américaine et a beaucoup contribué à la compréhension de diverses dynamiques de l’atmosphère.
Vous êtes aujourd’hui considéré comme le principal scientifique « climato-sceptique » de par le monde. Quelle a été votre trajectoire dans cette affaire ?
Jusque dans les années 1980, tout cela m’était complètement étranger. Mon travail scientifique n’avait rien à voir avec cette histoire et, politiquement, je n’avais rien de très original : j’étais aussi « démocrate libéral » qu’on peut l’être sur un campus de New York ou du Massachusetts. C’est alors que j’ai reçu une note de Lester Lave, un économiste spécialiste de l’énergie à l’université Carnegie de Pittsburgh. Lave m’y écrivait qu’il avait participé à une audition du Sénat au sujet du réchauffement climatique, audition au cours de laquelle il avait exprimé ses doutes en raison des nombreuses incertitudes sur la question. Il ajoutait avoir été violemment pris à partie par Al Gore, lequel était allé jusqu’à...