Le cadavre d’Althusser bouge encore

Des textes inédits du philosophe marxiste continuent d’être publiés et traduits trente ans après sa mort. Une vénération qui ne laisse pas de surprendre.

Les quelque 50 000 feuillets laissés par le philosophe Louis Althusser à sa mort continuent d’être peu à peu publiés. Et traduits en anglais. Ainsi de ses Écrits sur l’histoire, parus en février sous le titre History and Imperialism chez Polity. The New York Review of Books en présente sur son site un long extrait, introduit avec un zeste de circonspection par Mitchell Abidor, historien de la Commune, de l’extrême gauche française et de Mai 1968. Il rappelle la fidélité obstinée du philosophe à la doctrine de la dictature du prolétariat, au point de se révolter contre la décision du PCF d’y renoncer, en 1976.   Ce recueil de textes est établi par G. M. Goshgharian, qui est lui-même scrupuleusement fidèle à cette doctrine, dont il fait l’épine dorsale de toute l’œuvre ­d’Althusser. Dans la revue en ligne The Critic, le journaliste et essayiste britannique Christopher Bray voit dans ce livre un galimatias informe. « Il faut être fêlé pour y trouver le moindre intérêt », écrit-il. Ce faisant, Bray s’inscrit dans une longue tradition de démolition...
LE LIVRE
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Écrits sur l’histoire (1963-1986) de Louis Althusser, PUF, 2018

ARTICLE ISSU DU N°106

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