L’attrapeur d’Indiens

Parti de rien, Edward S. Curtis avait réussi, à la toute fin du XIXe siècle, à devenir le photographe le plus renommé de Seattle. Il immortalisait les notables de la ville. Et puis, un jour de 1896, il donne un dollar à une femme clochardisée et sans âge pour pouvoir la photographier. C’est la princesse Angeline, l’unique enfant survivant du chef indien Seattle, qui a donné son nom à la ville. Cette rencontre bouleverse sa vie. Naît un projet fou : fixer sur la pellicule, avant qu’il ne soit trop tard, les visages des tribus indiennes en voie de disparition. Dans L’Attrapeur d’ombres, Timothy Egan, retrace le destin hors normes de Curtis qui, pour financer son entreprise, s’adresse à l’homme le plus riche du monde, J. P. Morgan. Celui-ci accepte de le subventionner à hauteur de 75 000 dollars pour cinq ans. « À la fin, cela prendra vingt-quatre ans et coûtera 2,5 millions de dollars », résume le Wall Street Journal. Curtis finira ruiné, abandonné de sa femme (qui lui reproche à juste titre de disparaître des années durant). Mais il aura rassemblé 40 000 photographies, retranscrit 10 000 chansons, d’innombrables mythes et rituels, et constitué une œuvre...
LE LIVRE
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L’Attrapeur d’ombres. La vie épique d’Edward S. Curtis de Timothy Egan, Albin Michel, 2016

ARTICLE ISSU DU N°73

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