La voix amputée des enfants soldats

La figure de l’enfant soldat « est en passe de devenir un sujet récurrent pour les romanciers africains ». Percy Zvomuya, du Mail & Guardian sud-africain, en veut pour preuve le dernier roman de Chris Abani, Song for Night : l’auteur nigérian y narre l’histoire d’un adolescent au patronyme improbable, My Luck (« Ma Chance »), enrôlé dans une guerre sans nom, mais dont les atrocités sont atrocement réalistes. Un récit que Zvomuya rapproche des Bêtes sans patrie et de La Mesure du temps, deux fictions écrites par des auteurs d’origine nigériane qui mettent en scène des enfants soldats.
My Luck a 15 ans, dont trois de guerre, passés à déminer au sein d’un bataillon d’enfants. Tous ont un point commun : leurs cordes vocales ont été retirées afin qu’ils ne puissent pas crier lorsque les mines explosent, ce qui perturberait le travail des autres… « Ce que vous entendez n’est pas ma voix », explique d’emblée My Luck. À ses camarades, il parle avec les mains dans une langue qui leur est propre. Au lecteur, qui...

ARTICLE ISSU DU N°10

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