La révolution éphémère de Jimi Hendrix
Publié dans le magazine Books n° 3, mars 2009. Par Jens Balzer.
Hors norme, la musique de Jimi Hendrix a incarné jusqu’à l’incandescence les révoltes de 1968, scellant symboliquement la fin d’une époque.
« Brume pourpre dans mon cerveau/Absolument rien à démêler/Je joue comme un fou, dans ma tête des grouillements/Excusez-moi : j’embrasse le ciel. » « Purple Haze », brume pourpre, c’est le titre de la chanson qui attire, en mars 1967 à Londres, l’attention sur un jeune guitariste, Jimi Hendrix. Une fantaisie inspirée par la drogue et la science-fiction, servie par un jeu de guitare littéralement inouï, un rythme haletant, une adresse et un talent d’invention dans les harmonies… Mais Hendrix, avant tout, c’est cette touche lyrique qui combine musique et effets spéciaux en sollicitant de son instrument et d’un ampli poussé à fond, vibrations, distorsions et feedbacks.
John Allen Hendrix, appelé plus tard Jimi, est né en 1942 à Seattle. Son père Al vivote de petits travaux, sa mère Lucille va encore au lycée quand elle tombe enceinte. Avant la naissance de son fils, Al est enrôlé dans l’armée. À la fin de la guerre, la famille a du mal à se retrouver. Lucille se noie dans l’alcool et en meurt. Jimi grandit avec son père. C’est un enfant timide dont la seule passion...