La part d’ombre d’El Niño
Publié le 28 mai 2015. Par La rédaction de Books.
La vague de chaleur qui sévit actuellement en Inde serait liée à l’arrivée d’un puissant courant El Niño (« l’enfant Jésus »), selon le bureau australien de météorologie. Ce phénomène était à l’origine bien connu des pêcheurs péruviens. Le réchauffement des eaux du Pacifique apportait du poisson en abondance. Une vraie bénédiction. Mais l’enfant Jésus a aussi ses mauvais jours, surtout de l’autre côté du globe.
En 1997-1998, El Niño est jugé coupable de la survenue d’événements climatiques extrêmes : sécheresses en Australie et en Asie du Sud-Est, cyclone en Amérique centrale et pluies torrentielles en Amérique latine. C’est un phénomène mondial, rapporte le géoscientifique George Philander dans Our Affair With El Niño. Les mécanismes généraux qui le sous-tendent sont à peu près connus mais complexes. Interactions entre l’atmosphère et les océans, dynamiques des courants équatoriaux, « bruits » météo… Pour certains chercheurs, même la stratosphère entrerait en jeu.
El Niño échappe dès lors à toute tentative de prévision. Chacune de ses apparitions, que les scientifiques peuvent retracer sur des siècles, montre une combinaison unique de puissance, de durée et d’enchaînement des événements. Les chercheurs se posent encore la question de l’étendue du phénomène. Pour certains, El Niño serait même responsable des terribles hivers du début des années 1940 en Europe.