La manne angolaise
Publié dans le magazine Books n° 47, octobre 2013.
Quand l’ancien colonisé investit l’économie de l’ancien colonisateur en crise.
Si les boutiques de luxe des Champs-Élysées sont connues pour attirer les riches touristes chinois, « sur l’avenue de la Liberté, à Lisbonne, ce sont les berlines des riches Angolais que l’on peut voir devant chez Cartier et Gucci », s’amuse le quotidien Dinheiro Vivo. Mais l’investissement angolais dans l’ancienne métropole coloniale va bien au-delà du shopping de luxe, montre le journaliste Celso Filipe dans un bestseller sur le sujet. « Sonangol, l’entreprise publique chargée de l’exploitation du pétrole angolais, est devenue en 2013 l’actionnaire principal de la BCP », la première banque portugaise, rappelle-t-il pour illustrer le poids croissant des capitaux angolais dans l’économie d’un pays en crise. Sans parler de la récente fusion entre les opérateurs de télécommunications Zon et Optimus, réalisée sous la houlette de la milliardaire Isabel dos Santos – la fille aînée de l’actuel président de...