La malle qui reste
Publié dans le magazine Books n° 22, mai 2011.
« Fin août 1939, le navire l’Inn quitte le port brésilien de Pará pour l’Allemagne. S’il était arrivé à Hambourg, Arnold Schultze serait aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands naturalistes allemands du XXe siècle », raconte le Zeit à l’occasion de la parution outre-Rhin de l’ouvrage « La malle aux papillons »
« Fin août 1939, le navire l’Inn quitte le port brésilien de Pará pour l’Allemagne. S’il était arrivé à Hambourg, Arnold Schultze serait aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands naturalistes allemands du XXe siècle », raconte le Zeit à l’occasion de la parution outre-Rhin de l’ouvrage « La malle aux papillons ». Car cette malle est à peu près tout ce qui fut sauvé du travail de Schultze. Le reste gît au fond de l’océan Atlantique depuis ce jour de septembre 1939 où les Anglais torpillèrent l’Inn.
Schultze fut évacué avec les autres passagers, mais pas les milliers d’insectes, de plantes, de racines, de graines, d’esquisses et de notes qu’il avait rassemblés pendant des décennies en Afrique et en Amérique du Sud. La malle qui donne son titre au livre avait, elle, été envoyée à Berlin quelques semaines avant le fatal voyage de retour. Elle fut oubliée de tous, y compris de Schultze qui mourut en 1948 à Madère sans avoir revu sa patrie. Jusqu’à ce qu’en 2006 le journaliste Hanns Zischler et l’illustratrice Hanna Zeckau tombent dessus par le plus grands des hasards, et décident d’écrire ce livre pour sortir le travail de Schultze de son injuste naufrage.