La guerre perdue contre la malaria
Publié dans le magazine Books n° 16, octobre 2010.
Depuis des millénaires, le paludisme est l’un des pires ennemis de l’homme, son paradoxal allié.
Une maladie que l’on pense responsable de la moitié des décès humains depuis l’âge de pierre méritait bien un livre. La journaliste Sonia Shah s’y est attelée. Dans The Fever, elle étudie le lien millénaire entre les hommes et le paludisme, « d’un point de vue scientifique, mais également, et c’est ce qui fait la force du livre, dans une perspective sociologique et anthropologique », souligne le docteur Dennis Rosen dans le Boston Globe.
Parmi tous les lieux – Panamá, Inde, États-Unis… – revisités par Shah, Rome est sans doute le plus fascinant. L’exposition chronique de ses habitants au plasmodium (le parasite responsable de la maladie) a longtemps constitué un rempart pour la cité antique : ayant développé « une certaine immunité », ces derniers étaient moins vulnérables au mal que les envahisseurs venus du nord. Mais l’intensification de la déforestation et la multiplication des marécages fournirent bientôt un habitat idéal aux moustiques vecteurs du parasite, et la flambée de paludisme qui s’ensuivit contribua sans doute au déclin de l’Empire romain. Bien des siècles plus tard, en 1944, l’armé...
Cet article est réservé aux donateurs de Books.
Je donne tout de suite !
Déjà donné ?
Je me connecte pour en profiter