Publié dans le magazine Books n° 17, novembre 2010.
La grande critique américaine
Pauline Kael a fait et défait la réputation
des films pendant des décennies. Pour le New York Times, elle était la « la critique de cinéma la plus influente de son époque ». Ses écrits sont enfin traduits en français.
La nécrologie que lui consacra le
New York Times au lendemain de sa mort, le 3 septembre 2001, résumait assez bien ce qu’il faut savoir de Pauline Kael : « C’était sans doute la critique de cinéma la plus influente de son époque. » Elle officia au
New Yorker de 1967 à sa retraite, en 1991. Et, comme le remarque l’écrivain Louis Menand dans la
New York Review of Books, « la manière qu’elle a inventée de juger un film est devenue la manière commune de critiquer la culture populaire aux États-Unis ». Son style fit une ribambelle d’émules, « les Paulettes ». Excessive dans ses louanges comme dans ses anathèmes, elle compara
Le Dernier Tango à Paris de Bertolucci à la première du
Sacre du printemps de Stravinski, mais détestait Kubrick (qu’elle trouvait cynique), jugeait Fellini surestimé et ne voyait en Bergman qu’un « Fellini nordique ».
Ses écrits – des essais et des recueils de ses critiques – n’avaient jamais été traduits en français, alors qu’outre-Atlantique plusieurs sont devenus des
bestsellers. Les éditions Sonatine remédient à cette lacune en publiant deux volumes de ses textes,...