La dernière bataille de Saramago
Publié dans le magazine Books n° 60, décembre 2014.
Inachevé, l’ultime roman du Nobel dénonce la guerre et ceux qui l’alimentent pour leur plus grand profit.
« C’est du Saramago à son meilleur niveau. Il pouvait passer une journée entière à travailler et n’écrire que quelques lignes, mais ces lignes étaient définitives », affirmait Manuel Alberto Valente, l’éditeur du Nobel portugais, lors de la présentation à la presse en octobre dernier de « Hallebardes, hallebardes, Fusils, fusils », le roman inachevé auquel travaillait l’écrivain au cours des semaines précédant sa mort. Trois chapitres en tout, quelques dizaines de pages à peine, auxquelles les éditeurs portugais, espagnol, italien et catalan de José Saramago – qui publient l’ouvrage simultanément – ont joint les notes de travail du romancier. « Ce n’est pas une œuvre incomplète », assure Valente dans l’hebdomadaire Expresso. « Saramago n’a pas eu le temps de la terminer, mais les trois chapitres qu’il a laissés sont achevés. » En septembre 2009, dans l’une de ses notes préparatoires au livre, Saramago disait vouloir terminer...