Publié dans le magazine Books n° 47, octobre 2013. Par Yolaine Destremau.
La romancière américaine confie ses secrets de fabrication, l’importance de la phase contemplative et du travail d’élagage, son intérêt pour Twitter. Elle répond aussi à ceux qui l’accusent d’être l’auteur d’une œuvre trop sombre ou violente en convoquant les mânes du roi Lear et de Marilyn Monroe.
À 75 ans, Joyce Carol Oates est considérée comme l’un des plus grands écrivains américains contemporains. Auteur d’une œuvre prolifique, faite de plus d’une cinquantaine de romans, mais aussi de nouvelles, de pièces de théâtre, d’essais et de poésie, elle a notamment reçu le prestigieux National Book Award pour Eux et le prix Femina étranger pour Les Chutes. Régulièrement pressentie pour le prix Nobel, elle est professeur de littérature à Princeton. Les éditions Philippe Rey publient le 3 octobre Mudwoman, dont Books avait rendu compte dans son numéro 35 (septembre 2012).
Vous avez écrit, en cinquante ans de carrière, un nombre de livres inouï : plus de cinquante romans, ainsi que des nouvelles, des essais, des pièces de théâtre, de la poésie… Après quoi courez-vous ? Le succès ?
Oh, le succès peut venir par surcroît, mais je ne crois pas que ce soit le but initial d’un artiste. En tout cas, cela n’a jamais été le mien. Tout commence par le...