Jacques Attali : « La musique sert à canaliser la violence »
Publié dans le magazine Books n° 14, juillet-août 2010.
Inséparable du sentiment religieux, la musique a pour fonction première de montrer que la violence est contrôlable. Ses relations à la sexualité et au politique sont à comprendre dans ce cadre.
Economiste, essayiste, biographe, conseiller du Prince, Jacques attali est aussi l'auteur de roman, de pièces de théâtre et même d'un conte pour enfants. Il est par ailleurs « un mauvais pianiste et un moins mauvais chef d'orchestre », dit-il. La question des relations entre l'homme et la musique le passionne depuis toujours.
Les neurophysiologistes nous le confirment, la musique mobilise les parties les plus anciennes de notre cerveau. Pensez-vous que l’homme ait été musicien avant de savoir parler ?
Dans mon livre, je conteste le point de vue parfois exprimé – ainsi par Jacques Derrida – qu’« il n’y a pas de musique avant le langage ». Il faut d’abord s’entendre sur ce qu’on appelle « musique ». Il existe une musique extérieure à l’homme : le vent, le bruit des feuilles dans les arbres, le ruissellement de l’eau, le tonnerre et, bien sûr, les cris des animaux et le chant des oiseaux. Dans ce qu’il entend ainsi, l’homme conçoit très vite l’idée que ces bruits renvoient à des forces qui le dépassent. La musique de la nature est une communication avec...
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