Ils imaginaient sauver la paix

La politique de la Grande-Bretagne à l’égard du IIIe Reich dans les années 1930 fut l’une des plus grandes erreurs de son histoire. Retour sur un aveuglement collectif.


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La poignée de main fatale. Adolf Hitler accueille le Premier ministre britannique Neville Chamberlain à Munich, en septembre 1938.

Pas de doute, les années 1930 ne sont pas à la gloire de la diplomatie britannique (ni de la française, au demeurant). Tandis que l’Allemagne bafoue les traités, se réarme, annexe un pays après l’autre, la Grande-Bretagne mène une politique d’« apaisement ». Autrement dit, elle fait des concessions à Hitler en espérant à chaque fois – et en vain – que ce seront les dernières. « Ce fut la plus grande erreur du XXe siècle », note Andrew Rawnsley dans The Guardian. Pour Churchill, principal opposant à la politique d’appeasement, celle-ci revenait à « nourrir un crocodile en espérant être dévoré le dernier ». De fait, après la Seconde Guerre mondiale, les principaux tenants de cette ligne – leurs chefs de file, Stanley Baldwin, puis surtout Neville Chamberlain – furent cloués au pilori de l’histoire, tandis que Churchill devenait le sauveur de la démocratie. L’inévitable balancier des études historiques a fait que, par la suite, plusieurs travaux ont tenté de réhabiliter Chamberlain et sa politique. N’avait-il pas le mérite d’avoir au moins essayé de préserver la paix ? L’...
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Apaiser Hitler. Ils voulaient la paix, ils eurent le déshonneur. Et la guerre de Tim Bouverie, traduit de l’anglais par Séverine Weiss, Flammarion, 2020

ARTICLE ISSU DU N°108

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