Publié dans le magazine Books n° 60, décembre 2014. Par Isabel Greenberg.
De la mythologie des Mayas aux plus anciennes légendes du peuple Inuit, de la cosmogonie chinoise aux récits de la Bible, un roman graphique s’interroge sur cette activité ancestrale parmi ceux que l’on appelle les humains : raconter des histoires. Homo sapiens est une créature narrative.
Au commencement du monde, à l’âge des « Débuts de la Terre », il était une histoire d’« amour par climat très froid ». « Lorsque l’homme du Nord et la femme du Sud rapprochèrent leurs canoës dans les mers glacées, tous deux comprirent qu’ils venaient de trouver l’âme sœur », lit-on à la première page de
L’Encyclopédie des Débuts de la Terre, de la jeune dessinatrice londonienne Isabel Greenberg. Dans ce premier roman graphique, un garçon du « pays du Nord » part explorer le monde, « au-delà de la mer Gelée », à la recherche de la part manquante de son âme, et se fait conteur pour surmonter les obstacles auxquels il se heurte. Les histoires qu’il raconte, note Jess Richards dans le
Guardian, « mêlent fables inventées et anciens mythes de la Création réinventés ». On y croise les Trois sœurs de l’île d’Été, un shaman nommé Homme-Médecine, des sirènes et un cyclope, des Géants, le peuple des Dag de Britanitarka, ainsi que leurs ennemis, les Hal, le Dieu Oiseau Homme-Aigle, et ses enfants les Corbeaux, Gamin et...