Publié dans le magazine Books n° 65, mai 2015. Par Anthony Daniels.
Loin d’être un grossier pamphlet anti-islam, le roman de Michel Houellebecq invite à réfléchir sur ce qui ne va pas chez nous, les Occidentaux. à méditer sur le vide que nous avons installé dans nos têtes, en acceptant une société sans projet, sans croyances véritables et qui a rompu avec son héritage culturel.
Pour ceux qui n’aiment pas croire aux coïncidences, la date de l’attentat terroriste contre
Charlie Hebdo, le 7 janvier, et celle de la parution du dernier roman de Michel Houellebecq,
Soumission, où un musulman est élu président de la République française, sont unies par un lien mystérieux, même si l’on n’en connaîtra jamais la nature exacte. À coup sûr, le roman avait fait l’objet d’une énorme publicité avant sa publication, de sorte que tout le monde avait connaissance de son propos. Si le roman est mort, comme beaucoup l’ont prétendu, son fantôme est assurément encore capable de nous hanter.
Houellebecq est un écrivain animé par un unique thème sous-jacent : le vide de l’existence humaine dans une société de consommation dénuée de croyance religieuse, de projet politique, de continuité culturelle, où de plus, grâce à l’abondance matérielle et à la Sécurité sociale, il n’existe aucune véritable lutte pour l’existence, qui pourrait donner un sens à la vie de millions de gens. Une telle société ne vous laissera pas avoir faim ou...