Quand Freud découvre la résistance

Dans les années 1890, Freud pose sa main sur le front de ses patientes allongées pour les aider à faire surgir des souvenirs permettant d’expliquer leurs symptômes. C’est, écrit-il, « le vestige de la méthode hypnotique d’où est sortie la psychanalyse ». Le problème, c’est que la patiente résiste…

Lors d’un séjour à Nancy en 1889, Freud avait vu comment Hippolyte Bernheim arrivait à surmonter l’apparente amnésie post-hypnotique de ses sujets en leur posant la main sur le front (une très classique « passe magnétique ») et en leur enjoignant de se souvenir de ce qui s’était passé durant leur transe. Freud décide de procéder désormais de la même façon avec ses patients, en leur demandant de se rappeler l’origine de leurs symptômes : « Cela vous viendra à l’esprit sous la pression de ma main. Au moment où je relâcherai la pression, vous verrez quelque chose devant vous ou il vous viendra quelque chose à l’esprit [un Einfall, une idée incidente]. Saisissez-vous-en. C’est ce que nous cherchons. – Eh bien, qu’avez-vous vu ou qu’est ce qui vous est venu à l’esprit ? » C’est le « procédé de pression » (Druckprozedur), qui deviendra bientôt la méthode de l’« association libre » (freie Assoziation) ou des « libres idées incidentes » (Methode der freien Einfälle). Freud semble avoir utilisé cette technique pour la première fois au cours de l’automne 1892...
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Apprendre à philosopher avec Freud de Mikkel Borch-Jacobsen, Ellipses, 2018

ARTICLE ISSU DU N°92

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