French prostitution

Le regard émerveillé d’un écrivain anglais sur une exposition impensable à Londres.


©Photo Josse/Leemage

La comtesse de Loynes (1862). Flaubert, ami de longue date de cette « grande horizontale », lui trouvait la grâce d'une panthère.

En voyant la rétrospective du musée d’Orsay sur la prostitution, l’automne dernier, l’écrivain anglais Julian Barnes s’est demandé ce qu’aurait pu donner une exposition à Londres fondée sur le même principe : montrer et interpréter les représentations de la prostitution de 1850 à 1910. « Peut-être deux salles », où l’on verrait le tableau très sage du préraphaélite Holman Hunt L’Éveil de la conscience, montrant un homme assis devant un piano avec sa maîtresse sur les genoux, les deux bourgeoisement habillés ; Trouvée noyée de George Watt, montrant le cadavre d’une femme également tout habillée échoué près du pont Waterloo (suicidée pour échapper à la honte) ; Passé et présent, d’Augustus Egg, un triptyque illustrant la déchéance de la femme adultère – toutes des œuvres des années 1850. Puis, sautant un demi-siècle, des toiles plus réalistes de Walter Sickert, montrant une femme nue sur un lit en désordre (deux étaient à Orsay). Ce serait une « exposition passablement monotone : choquée, moraliste, pieuse et réservant sa sympathie au thème du sauvetage de la femme...
LE LIVRE
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Splendeurs et misères. Images de la prostitution, 1850-1910 de Nienke Bakker, Catalogue de l’exposition du musée d’Orsay, Flammarion, 2015

ARTICLE ISSU DU N°73

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