Francis Kerline : « Cette traduction de David Foster Wallace m’a presque rendu fou »
Publié dans le magazine Books n° 69, octobre 2015.
Deux ans et demi de travail, des pièges à chaque mot, une syntaxe volontairement bancale, des phrases parfois longues d’une page et demi, des digressions à n’en plus finir sur le tennis… Traduire Infinite Jest, le roman culte de David Foster Wallace, fut pour Francis Kerline une aventure proche du cauchemar. S’il avait l’occasion de rencontrer l’auteur, il l’avoue, le premier mot qu’il lui dirait serait : « Enfoiré. »
« Je pense que David Foster Wallace a écrit le livre qu’il voulait, avec beaucoup de sincérité, explique Francis Kerline. Si l’on peut considérer que l’ouvrage est mal écrit, parce que la syntaxe est perturbée, il faut se dire qu’il l’a envisagé ainsi. Il a fallu que je travaille pour qu’il y ait ce flou, ce côté brouillon qui en fait un roman culte. »