Ses théories sur l’« accélération » du temps et ses effets néfastes sur nos sociétés lui ont valu une belle notoriété outre-Rhin. Dans son nouvel ouvrage, le sociologue Hartmut Rosa propose la « solution » à cette quête frénétique et déshumanisante du « toujours plus, toujours plus vite ». Ce n’est pas la « décélération » mais ce qu’il appelle la « résonance ». Qu’entend-il par là ? C’est justement tout le problème. Rosa la définit comme un rapport au monde dans lequel le sujet ne cherche pas uniquement à s’approprier ce qui l’entoure mais entre en « résonance » avec lui – c’est-à-dire qu’il le transforme tout en se laissant transformer par lui. Le sociologue tente de rendre la chose concrète en comparant deux femmes imaginaires dont les existences sont en tout point semblables. Simplement, l’une est heureuse, l’autre pas. L’une apprécie sa famille, le soleil sur sa peau et le fait de jouer au volley ; l’autre n’est pas vraiment en phase avec son époux et ses enfants, la lumière l’agresse, qu’elle trouve trop forte, et...