Et si l’on parlait de Kant ?
Publié en février 2024. Par Books.
Un livre de Kant aurait bien du mal à se hisser sur une quelconque liste de best-sellers : la Critique de la raison pure, son magnum opus, compte plus de 700 pages et il est souvent difficile d’y avancer à plus de cinq pages par heure. De quoi décourager même le lecteur le plus persévérant. Un ouvrage sur Kant, en revanche, ne rencontrera pas nécessairement les mêmes difficultés. Prenez « Le ciel étoilé au-dessus de moi ». Sorti début février outre-Rhin, il s’est aussitôt retrouvé parmi les meilleures ventes. Ses auteurs, le philosophe israélien Omri Boehm et l’écrivain germano-autrichien Daniel Kehlmann y discutent de Kant dont on fête cette année le tricentenaire de la naissance. Boehm a déjà consacré plusieurs essais à l’austère philosophe qui, en près de quatre-vingts années d’existence, ne quitta jamais sa ville natale de Königsberg et mourut sans doute vierge. Kehlmann, lui, est surtout romancier. Mais avant de devenir un auteur star, il avait entrepris d’écrire une thèse sur le sublime chez Kant. « Bien sûr, un recueil d’entretiens ne saurait suivre un ordre systématique. Les grands thèmes sont cependant abordés », note Frank Hertweck sur le site de la Südwestrundfunk (SWR). Il est question de la vie de Kant, de sa place dans l’histoire de la philosophie tout comme de ses grandes idées. Esprit du temps oblige, nos deux causeurs abordent la question du racisme de certains écrits. Kehlmann y répond de manière assez radicale : les passages incriminés seraient l’œuvre d’un vieillard sombrant dans la démence, tout comme, du reste, toute son œuvre anthropologique.